La double compétence ingénieur-manager, vecteur d’employabilité et de performance
L’ingénieur doit aujourd’hui relever des défis complexes dans un monde globalisant qui se
transforme de manière fulgurante. Les évolutions scientifiques, technologiques, économiques et
sociales, nécessitent des changements dans la façon d’envisager les métiers. La profession
d’ingénieur évolue dans ce sens et rayonne désormais bien au-delà de la spécificité technique.
Elle requiert une culture hybride et large, une capacité à collaborer avec des équipes
pluridisciplinaires et multiculturelles, et un bon nombre de soft skills comme la créativité, l’art
du rebond, l’esprit critique et le sens de l’éthique.
Tout ingénieur est aujourd’hui amené à manager. Choisir de se former en management avant
d’intégrer le marché de l’emploi est un pari gagnant. La double compétence ingénierie-
management est très recherchée par les organisations car elle est un accélérateur de
performance et l’opportunité de résoudre les problématiques de notre époque.
La double compétence ingénieur/manager nécessaire au monde actuel
Pour relever les défis du 21e siècle (humains, sociétaux, technologiques et écologiques), les ingénieurs ont besoin de connaissances larges, de compétences mixtes et d’un savoir-faire managérial. L’image de l’ingénieur spécialiste enfermé dans sa discipline est obsolète.
Les employeurs cherchent des ingénieurs ancrés dans la culture d’entreprise, conscients des problématiques actuelles, capables de sortir de leur activité technique et de participer à l’élaboration d’une stratégie aiguisée.
Les ingénieurs managers aident à gommer les frontières entre le monde technique et l’univers business, car ils connaissent tout aussi bien les deux. Ils sont en mesure de comprendre le langage des techniciens et celui du top management. Ils deviennent alors des passeurs d’informations pour que tous les enjeux soient pris en compte lors du développement des activités.
L’interconnexion des disciplines et la mondialisation nécessitent que les professionnels de l’ingénierie puissent travailler avec différents experts et piloter des équipes plurielles. Ils ont désormais besoin d’établir des liens entre des données variées et complexes pour en extraire des conclusions pertinentes et sensées. Seuls l’hybridation des apprentissages, le développement des compétences personnelles et la culture à 360° permettront aux ingénieurs d’obtenir une vision complète du contexte, de collaborer avec efficacité et de prendre les meilleures décisions dans un objectif d’innovation vertueuse.
Les entreprises en particulier et la société en général ont besoin d’acteurs engagés et visionnaires prêts à impulser des changements majeurs.
Les compétences managériales s’imposent pour pouvoir embarquer, animer et fédérer les équipes dans ce sens.
Pour quelles raisons est-il important de se former au management avant d’intégrer le monde professionnel de l’ingénierie ?
Tous les ingénieurs ne sont pas dotés d’autorité naturelle au départ. D’ailleurs, cette aptitude ne suffit pas toujours à bien manager. En effet, le leadership n’a aucun impact sans capacité à se remettre en question, sans compréhension pointue des enjeux, sans adaptation constante, sans expertise et sans vision.
Le management est une compétence comme une autre, c’est-à-dire qu’elle s’apprend !
Arriver sur le marché de l’emploi sans avoir appris le management et la gestion de projet peut s’avérer délicat pour un ingénieur dans le contexte actuel. Devoir l’apprendre sur le terrain peut freiner, voire altérer sa performance.
La double compétence permet de composer un profil personnalisé qui dispose de savoir-faire technique et de capacités managériales pour mener à bien la gestion de projet et des équipes.
Les ingénieurs managers sont capables de piloter de manière transversale, de gérer une ou plusieurs équipes en mode projet, d’aborder les sujets et les données par un prisme technique et avec une vision commerciale, marketing, financière, éthique etc.
Il est important de noter que la double compétence est également un passeport pour l’évolution de la carrière. Elle permet d’accéder plus facilement et plus rapidement à d’autres postes d’encadrement, comme celui de directeur général, par exemple.
Quelles sont les compétences incontournables de l’ingénieur-manager ?
- La polyvalence : un large socle de compétences permet d’encadrer des experts spécialisés dans différentes disciplines ; une grande variété de savoir-faire donne à l’ingénieur manager non seulement de la légitimité vis-à-vis des équipes, mais aussi un pouvoir d’action plus grand. Il est alors capable d’assembler des données diverses pour les synthétiser et faire preuve d’acuité par rapport à une situation.
- L’intelligence émotionnelle : comprendre les autres et leur fonctionnement est un atout majeur pour interagir dans les environnements professionnels mixtes ; l’empathie permet à l’ingénieur manager de se mettre à la place des autres experts pour organiser les missions et pour les aider à exploiter leur plein potentiel.
- L’adaptation : dans un monde qui mute en permanence et dans des environnements professionnels pluriels, savoir s’adapter est une qualité qui fait la différence.
- La résilience : travailler dans l’ingénierie, c’est faire face à de nombreuses problématiques et à des aléas complexes ; savoir tirer bénéfice des situations négatives est donc une ressource pour rebondir mieux et plus vite, à la fois sur les sujets techniques et les sujets managériaux.
- L’anticipation : la prédiction est une notion clé en ingénierie pour conserver une longueur d’avance, il s’agit par exemple de prévoir plusieurs scénarios pour être prêt le moment venu. Lorsque l’ingénieur prend en charge un projet, il doit prévoir ses ressources matérielles, économiques et humaines ; cela ne s’improvise pas.
- La créativité : imaginer des solutions inédites, pouvoir contourner les contraintes, voir les choses par un autre prisme sont des capacités précieuses pour la profession d’ingénieur manager. Son pouvoir créatif lui apportera légitimité auprès de ses équipes et encouragera le leur.
- La flexibilité : si l’anticipation est nécessaire, la souplesse est également requise ; les changements et les situations ardues imposent de savoir lâcher ce qui était prévu pour s’adapter avec performance, sur le plan technique comme sur le plan humain.
- L’esprit critique et l’apprentissage continu : pouvoir poser un regard objectif sur ses actions, savoir prendre de la hauteur, remettre en question son savoir, se former régulièrement permettent à l’ingénieur manager et à ses équipes de s’inscrire dans un cycle d’amélioration continue. Interroger les modèles en place invite à ne jamais se reposer sur ses acquis. C’est une clé dans le monde de l’ingénierie.
- Le sens de l’éthique : garder à l’esprit une conduite morale et cultiver l’intégrité sont aujourd’hui des atouts importants ; les innovations peuvent être sources de biais, de risques, d’exclusion, etc. La conception by ethics est devenue une priorité, l’ingénieur manager doit à la fois l’intégrer et savoir la promouvoir auprès de ses collaborateurs.
- L’ouverture d’esprit : penser out of the box comme disent les anglo-saxons aide à cultiver de bonnes relations professionnelles, à voir plus loin que les sentiers battus de la pensée commune, à solliciter son imagination et celle des équipes.
- La capacité à collaborer : l’ingénieur manager a pour mission de coordonner le travail de divers experts et leur permettre d’interagir avec efficacité, il a donc besoin de savoir collaborer et de créer un climat qui encourage ses équipes à le faire.
- La responsabilité : l’ingénieur doit aujourd’hui se demander quel monde il contribue à façonner, il doit penser à l’impact de ses actions face aux nécessités environnementales et sociétales, faire preuve de responsabilité et solliciter celle de ses équipes.
Comment se former à la double compétence ingénieur-manager ?
Les écoles d’ingénieurs ont conscience de la place qu’occupe le management dans le métier. Les écoles du Concours Mines-Télécom intègrent des apprentissages en gestion de projet et en management dans leur pédagogie, sous forme de cours, de conférences ou de cas pratiques. Ces enseignements spécifiques préparent également aux projets de création d’entreprise, qui nécessitent aussi des capacités managériales. Certains modules sont entièrement dédiés aux perspectives entrepreneuriales.
La plupart des écoles d’ingénieurs favorise les passerelles vers les écoles de management, pour que les étudiants obtiennent la double compétence. C’est le cas des établissements du Concours Mines-Télécom. Les double-diplômes permettent de composer des parcours personnalisés et singuliers, grâce à des programmes pluriels.
Conscientes de l’importance de former de futurs professionnels dotés de la double compétence ingénierie et management, les écoles d’ingénieurs du Concours Mines-Télécom proposent des parcours bi-diplômants en accord avec diverses écoles de management ; une clé de réussite à la fois individuelle et collective.
Le métier d’ingénieur devient créateur de valeurs pour les entreprises et pour la société en général. Les professionnels audacieux qui ont choisi cette voie savent que la réussite passe nécessairement par une capacité à manager et à collaborer. La double compétence ingénieur-manager est un terreau fertile pour faire éclore l’intelligence collective et donc résoudre de la meilleure manière qui soit les problématiques passionnantes de notre époque.